La bijoutière jardine

[Tout d’abord, petit aparté concernant la recherche de terrain : c’est concernant le bio-digesteur, dont je vous parlais dans un précédent article (pour la production de BIOGAZ, qui pourrait me servir à travailler le métal avec plus de respect pour Terre). Nous avons trouvé un terrain et nous sommes mis d’accord avec le propriétaire, mais rien n’est encore signé. La signature devait se faire cet été, mais ça pourrait être reporté, tout dépendra donc de l’évolution de la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Dès que nous aurons le terrain, une nouvelle aventure commencera. D’abord, celle de la maison en terre et donc le travail de la terre crue qui viendra certainement s’immiscer dans mes créations artisanales. Puis, celle du « jardinaturel » comestible et donc bien sûr, la fabrication de compost et de biogaz avec la conception d’un bio-digesteur dans les règles de l’Art. Le chemin est encore long. J’ai vraiment hâte.]

Comme j’ai pu vous le présenter sur Instagram, je souhaitais vous partager quelques activités qui pourraient occuper vos vies durant cette période de résilience. J’ai pensé qu’il serait plus simple pour moi de vous proposer des activités qui font déjà parti de mon quotidien et plus particulièrement des ateliers à la fois thérapeutiques (dans le sens de « l’art thérapie ») et qui peuvent s’avérer utiles à long terme. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi le jardinage. En outre, c’est une activité qui entraine votre sens de l’observation et qui, d’ailleurs, met en éveil quasiment tous vos sens. Si vous aimez le jardinage et que vous souhaitez aller encore plus loin que ce que je vous présente juste après, je vous conseille de vous intéresser à la « permaculture » et aux « forêts nourricières ». Si vous avez envie d’autre chose aujourd’hui, je vous conseille aussi l’aquarelle intuitive et je vous renvoie tout de suite à ma page YouTube en cliquant ICI.

Pour commencer, je me dois de vous rappeler que je n’ai aucune formation, mis à part l’expérience que j’ai acquise en jardinant chez moi et ce que j’ai pu lire et tester à droite à gauche. Les astuces que je donne ici sont le résultat de mes expériences et observations. Il faudra aussi tenir compte des variations possibles en fonction des dosages, de l’environnement, de la qualité des végétaux (graines, tubercules etc…) et de la nature de votre compost/terre. Il faudra bien sûr prendre en compte le fait que chaque végétal demande un environnement, un arrosage et un sol particulier.

Ici, nous allons voir comment jardiner « facile », avec ce que vous pouvez avoir à la maison.

JARDINER, OUI, MAIS AVEC QUOI ?

Voyons ce qu’il est intéressant d’avoir dans vos placards pour relever un tel défi : des graines comestibles cuites (haricots, pois chiche, lentilles…) ; des graines comestibles crues (graines de chia, poivre, graines de sésame, graines de pavot…) ; des graines récupérées des légumes que vous avez consommés cet hiver (graines de courges, graines de poivrons…)…

Si vous n’avez rien de tout ça, vous avez peut-être accès à un jardin. Sachez qu’en cette période il est déjà possible de ramasser des graines de plantes sauvages. En effet, il peut être intéressant de faire pousser quelques plantes pour nourrir les arthropodes qui visitent vos balcons et jardins. Si vous en faites des semis, selon moi, les conditions les plus favorables seront dehors et à l’ombre.

Autre possibilité : vous avez encore accès à un marché local ; vous pouvez aller chez un maraicher ; ou encore vous faire livrer des légumes. Il est possible de faire re-pousser certains légumes, comme les poireaux, en récupérant la base, où se trouve parfois encore quelques racines. Même si elles ont été coupées (les racines), pour le poireau par exemple, il est possible de les faire repousser en plongeant la partie récupérée du légume dans l’eau. Cela peut durer plusieurs jours. Dès que les racines ont repoussé vous pouvez planter. Pensez aussi que vous pouvez planter directement les légumes qui ont repoussés dans vos placards comme les pommes de terre, les betteraves, ou les choux.

Pour ce qui est de la terre, selon moi quand on débute, l’idéal est un substrat/terreau bio et adapté au développement des racines de plantes potagères (ils peuvent être à base de compost, d’algues et d’excréments d’herbivores). Au mieux, adressez vous à votre maraicher pour vous en procurer. Une autre possibilité est d’utiliser votre compost maison. Si vous en avez, vous l’utilisez peut-être déjà. Sinon, il est temps de tester son pouvoir nourricier. (Fabriquer son compost est réalisable même en appartement, mais cela prend beaucoup de temps.) La dernière solution est de ramasser de la terre dans votre jardin ou près de chez vous. Selon le lieu elle peut être plus ou moins noire. Prenez là la plus noire possible. Si vous êtes à la campagne et que vous en avez la possibilité, testez un mélange de terre ramassée et d’excréments d’animaux herbivores (bouse de vache par exemple). Il est même probable que les excréments suffisent. Pensez que si la terre que vous avez est très compact, elle peut s’assécher plus vite et abimer vos semis. Il faudra être très attentif à l’arrosage.

LES SEMIS

Plus la graine sera petite, moins elle aura besoin d’eau et plus compliqué sera la pousse du semis, parce que vous risquez de mettre trop d’eau ou pas assez. Bref, le dosage en eau est plus difficile. Pour simplifier cette étape de semis, choisissez une variété de graine suffisamment grosse, comme les haricots.

Bien entendu la base c’est à la fois la composition de votre terre en fonction de ce que vous voulez y faire pousser et la qualité de vos végétaux. Le plus intéressant est de vous procurer des produits bio et locaux. En effet, si les graines sont locales elles ont plus de chance de vivre dans l’environnement que vous leur proposez. En outre, si elles sont bio, elles ont aussi plus de chance de germer, car la qualité de la graine est meilleure. Le summum est d’utiliser des graines paysannes qui auront été sélectionnées pour vous en amont (en Ariège, vous avez Kokopelli).

Si vous n’avez pas tout ça, nous allons voir comment sélectionner vos graines parmi celles que vous avez chez vous.

C’est très simple : choisissez les graines les plus grosses et les plus jolies, vous aurez alors plus de chance qu’elles germent. Prenez-en une petite dizaine pour commencer.

Baignez-les dans l’eau jusqu’à ce qu’elles aient atteint leur taille maximale. Si les graines sont très sèches, cela peut durer plusieurs jours. Pensez à changer l’eau au moins une fois par jour. (Vous pouvez récupérer l’eau pour vos plantes « d’extérieur ».)

Puis, laissez-les dans un fond d’eau sans les noyer et en vérifiant régulièrement le niveau.

[Pour les espèces dont les graines sont très petites : les étapes précédentes ne sont nécessaires que si les graines sont particulièrement sèches et anciennes. Sinon, mettez-les directement en terre avec très peu de substrat/terre dessus, en veillant à ce qu’il soit toujours humide. Si vous avez envie de vous exercer et que vous n’avez pas de terre, vous pouvez essayer avec un linge humide, du coton, de l’argile, ou encore du marc de café (voire un mélange que vous aurez fait vous-même).]

Toutes celles qui auront germé seront ensuite mises en terre. La technique qui marche pour moi est de mettre le germe dans le substrat (le germe est le stade embryonnaire de la racine), tandis que la moitié de la graine reste en dehors, cela me permet de vérifier que la graine ne soit pas trop imbibée et qu’elle ne moisisse pas, ce qui entrainerait la mort de la plante. (Évitez de toucher vos semis cela pourrait les abîmer.)

Je vous conseille d’ OBSERVER UN MAXIMUM. Si vous aimez faire des photos, n’hésitez pas à en abuser afin de vous rendre compte des détails que vous n’auriez pas vu. L’observation vous aidera notamment à maitriser l’arrosage et à constater le besoin en lumière.

Pour les contenants, (pots ou godets) tout est possible : j’utilise des coquilles d’œufs pour les graines les plus petites et pour les graines plus grandes prenez ce que vous avez dans vos cuisines : un verre ; un bol ; une assiette à soupe peuvent faire l’affaire le temps que les graines grandissent.

Quand vous arrosez vos graines, utilisez un brumisateur (vous pouvez récupérer une bouteille de spray par exemple, parfaitement nettoyée elle fera bon usage) rempli d’une eau claire. Cela évitera de noyer vos semis. Évitez les anciens contenants de produits toxiques et pensez qu’une bouteille de parfum vide sera parfaite, si elle est bien nettoyée.

Si vous souhaitez repiquer vos plants et les mener à terme, renseignez-vous sur la période de l’année à laquelle ils doivent être semés, en fonction de l’espèce que vous voulez faire pousser. N’oubliez pas qu’à l’état naturel les graines germent dehors. Si vous souhaitez reproduire ce que fait la nature, en particulier pour les graines de plantes sauvages, faites les germer dehors. Pensez tout de même à les mettre à l’ombre au début, puis progressivement, en mi-soleil, et au soleil, pour les plantes adaptées au soleil. Pour ceux qui préfèrent les faire germer dedans, même conseil : il faudra agir progressivement. Veillez simplement à ne pas créer de choc thermique et à ne pas les mettre au soleil d’un coup.

L’ARROSAGE « RÉGÉNÉRANT »

Pour ceux qui font leur compost, en particulier en ville, vous savez probablement qu’on peut récupérer le jus du compost et le diluer (dans l’eau de pluie par exemple). Cela permet d’apporter des éléments nutritifs en plus de ceux présents dans la terre. Inutile de le faire tout le temps, mais c’est une technique qui peut aider quand le sol commence à s’appauvrir. Vous pouvez aussi arroser de temps en temps avec de l’eau de cuisson récupérée, non salée bien évidemment, (celle des féculents : pâtes, riz, pois chiches, haricots, lentilles), en la diluant. Dans ce cas, faites bien attention que l’eau ne soit pas trop concentrée. Il me semble plus judicieux de le faire avec parcimonie. Pensez, (« toujours », cette fois-ci) à garder l’eau de rinçage de vos légumes, celle-ci apportera quelques nutriments en plus à vos plantes. Utilisez une cuve ou vous mettrez l’eau de pluie récupérée, une autre pour l’eau de rinçages, et enfin une plus petite (à utiliser dans les heures qui suivent) pour l’eau riche en amidon. Concernant l’eau de rinçage, sachez que certaines plantes sont incompatibles. Elles ne peuvent pas cohabiter. De mon point de vue, il sera plus prudent de tenir compte de cet aspect en fonction des légumes qui auront été rincés. En revanche, je pense que si le mélange d’eau de rinçage est suffisamment ancien, il sera utilisable partout, au même titre de le « jus de compost » dilué.

Autre conseil d’arrosage : quand il fait froid arrosez le matin et quand il fait chaud arrosez le soir, voire tard dans la nuit en période de canicule. Pour les semis, arrosez dès que le substrat manque d’eau, peu importe l’heure.

J’espère que cet article un peu particulier vous permettra de passer de nouveaux moments au contact des plantes et vous donnera de nouvelles idées de « jardinature ». C’est bien peu de chose, mais ça peut donner quelques inspirations aux « moins connaisseurs », qui pourtant, aiment la nature.

Et bien sûr, avec respect pour Terre…

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