L M A A t e l i e r dans tous ses « instants »
POUR ENTRER DANS LES DÉTAILS,..
Quel est votre parcours ?
Je suis jeune Artisane d’Art, bijoutière plasticienne. Après un parcours fait d’explorations scientifiques, artistiques et sociales, j’ai étudié les Arts et les Techniques de la Bijouterie-Joaillerie, métier qui, par définition, implique l’utilisation exclusive du métal. Après quoi, j’ai ouvert mes recherches à l’utilisation de toutes sortes de matériaux, pour aboutir à de nouvelles possibilités, adaptées à notre époque, dans le respect de la planète. Aujourd’hui, le « low-tech » est devenu une devise évidente, car nécessaire dans mon travail. Il consista dans un premier temps à collecter des chutes de matériaux non utilisés, pour donner vie à des créations « upcycling ». Pour cette collecte, je m’adresse aux Artisans d’Art, j’achète dans des vides greniers et je ramasse également des morceaux de verre, dans des lieux insolites.
Pourquoi L M A A t e l i e r ?
Quand on cherche un nom, un surnom, on commence souvent par analyser le nôtre. Mes prénoms sont Ludivine Marie Angélique : « LMA ». J’ai conservé ces initiales et le « jeu » a consisté à mettre des mots clefs en relation avec mon métier, sur ces initiales. Ce qui me porte c’est la « matière », magnifiée par la « lumière » et intensifiée par l’ « alchimie » qui s’en dégage. Que veut dire pour moi, Alchimie ? C’est quelque chose de viscéral, de ressenti. Cet instant magique qui se dégage quand on est en phase avec la matière. Autrement dit, c’est cette sensation de synergie, d’unité, de ne faire qu’un avec elle. C’est en osmose avec la matière que l’Artisan d’Art créer son monde. Ainsi, Lumière Matière et Alchimie sont les trois mots clefs qui ont donné naissance à « LMA ». Ça fait maintenant quatre longues années que je souhaite monter mon atelier, il était donc évident de compléter cette marque par le terme « Atelier », qui me tenait tant à cœur. C’est dans cet atelier artisanal que je mets en lien le geste et la compréhension de la physique et de la mécanique de la matière.
Quelles sont vos spécialités ?
Tout d’abord, on peut segmenter mon métier de cette façon : le graphisme – la transformation manuelle de la matière – la photographie macroscopique. J’aime mettre un peu de poésie dans mon travail, donc j’aime à penser qu’on peut partager ces domaines de compétence en trois rubriques, toutes liées les unes aux autres : INSTANTS GRAPHIQUES – INSTANTS VOLUMIQUES – INSTANTS FIGÉS.
Étant bijoutière joaillière de formation, je me suis spécialisée dans la RÉPARATION de bijoux et joyaux en or jaune et en argent. Je propose également de la fabrication SUR-MESURE : venez avec un projet, une envie de bijou ou de petit objet et nous travaillerons ensemble, autour d’une tasse de thé, avec des supports graphiques, (livres, objets collectés, matières récupérées…) à réaliser l’objet de vos rêves.
Et si vous deviez détailler vos activités ?
Mon point de départ, c’est le graphisme. Je suis inspirée par ce qui m’entoure, par ce que je collecte, notamment de petits objets naturels ramassés en forêt. Je suis aussi guidée par mes émotions, par des événements qui me dépassent parfois. Toutes ces « graines » vont s’agglutiner et m’ouvrir le chemin sur des formes, le plus souvent organiques, que je vais « broder » à l’aquarelle et à l’encre japonaise. De là, je me questionne… et des mots clefs, qui sont finalement la source de mes dessins, s’imposent à moi. À partir de ces mots clefs, j’imagine des formes en volume, qui aboutissent parfois sur des projets très complexes et qui demandent souvent beaucoup de temps de réalisation.
Concernant l’ « instant volumique », quand il m’est possible de me procurer des objets inutilisés à transformer pour créer à nouveau, je fais appel à mon sens de l’esthétique. Je m’empare de l’objet pour mettre en valeur son potentiel « plastique », c’est à dire ses caractéristiques physiques, parfois mécaniques ou encore chimiques. Dans le cas où je choisis la matière première, il s’agit toujours qu’elle soit en adéquation avec mes valeurs : je me refuse de couper un arbre pour son bois. Si l’une de ses branches est cassée par le vent, j’en récupérerai une partie et en laisserai l’autre au sol pour que la biodiversité puisse s’y installer. Tout est une question de dosage. Pour vous donner un exemple, j’utilise le bambou comme matière première. Celui-ci à une pousse si rapide que le temps de créer une collection avec une branche, des dizaines de branches similaires ont poussé et sont prêtes à être ramassées. Je m’attelle également au recyclage du verre et de la céramique, mais ce sont des activités très énergivores qui évolueront certainement au fur et à mesure que mon expérience croîtra. Évidemment toutes ces transformations manuelles sont le fruit du travail graphique que je fais en amont. Pour donner une nouvelle vie à tous les objets que je crée, je propose des réparations particulières mettant en valeur la vie passée de l’objet, en tenant compte d’une philosophie de résilience semblable à celle du Kintsugi.
Ensuite, concernant la réparation de bijoux en métaux précieux, celle-ci est essentiellement technique. Une de mes spécialités est la réparation de bijoux en argent et en or jaune. C’est un service rendu avec passion et professionnalisme. J’apprécie aussi qu’on me mette au défi avec des projets de création à partir de bijoux anciens ou encore de matériaux récupérés.
Pour finir, n’oublions pas l’ « instant figé ».
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C’est un instant que j’affectionne particulièrement parce qu’il donne à voir ce que nous ne prenons pas le temps d’observer.
La photomacrographie, ou photographie de détails, est à la fois un service que je rends et un moment d’analyse d’un objet.
Elle arrête le temps, elle s’impose à notre vue, quand nous ne sommes que spectateurs indifférents.